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Témoignage au lycée

 
Rencontre avec Félicité Lyamukuru, rescapée du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 et un historien spécialiste du Rwanda M. Florent Piton
 
Jeudi 20 mai, les deux groupes de terminales Spécialités HGGSP, les terminales B et les membres du SEMIL ont assisté en visio au témoignage d’une rescapée du génocide des Tutsi et un historien spécialiste du Rwanda M. Florent Piton
 
Pendant une heure, Félicité Lyamukuru a retracé les différents événements qu’elle a vécu pendant les 100 jours du génocide mais aussi sa vie dans les années 1980′ et les brimades et discriminations qu’elle a vécu au quotidien en tant que Tutsi
 
Apollinaire C. a écrit quelques lignes sur ce qu’il a ressenti avec son témoignage :
 
En écoutant M. Piton, je m’attendais comme explication des raisons de ce génocide, au fait que le manque de développement aurait conduit à une instabilité et à une dangerosité permanente. Or, rien dans les explications du l’historien et du témoignage de Félicité ne laisse entendre cela. La montée de la violence est discrète mais insidieuse. Elle naît d’abord d’une accumulation d’événements où les Tutsis se sentent progressivement menacés dans leur quotidien, même par ceux qui sont leurs proches. La discrimination, le mépris deviennent officiels dans le milieu scolaire, encouragés par les professeurs eux-mêmes. C’est cela qui m’a le plus surpris, la violence n’est pas seulement celle d’une foule enragée et fanatique, elle est construite par les institutions. Rien n’apparaît « sauvagement ». En ne mentionnant pas les noms des lieux, on pourrait même penser que ces atrocités ont eu lieu dans une région proche de chez nous, française, européenne, etc. Il y a une école, une église avec un clocher, une route sur une colline qu’empreinte les écoliers, des prêtres, les vacances de Pâques et une famille classique avec des parents, des enfants, des oncles et des tantes. Seule l’extrême violence des génocidaires, venant rompre la quiétude de cet univers, paraît inconcevable. Tout est cauchemardesque. Malgré une description précise des faits, les monstruosités commises dans l’enceinte de l’église nous semblent encore inimaginables.