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La passion de la justice contre la peine de mort. Robert Badinter

Garde des Sceaux et ministre de la Justice durant le premier mandat de François Mitterrand, Robert Badinter présente, le 17 septembre 1981 à l’Assemblée nationale, le projet de loi sur l’abolition de la peine de mort. Pour marquer le 40e anniversaire de cette abolition, pour laquelle cet enseignant et avocat s’était battu farouchement, la BNF rend hommage au grand homme de droit en présentant sa bibliothèque personnelle à l’Arsenal. Passionné, comme il l’écrit, par « la justice, ses lois, ses rites et ses acteurs », il réunit au fil du temps des constitutions, des codes et bien d’autres documents juridiques. Mais également des livres, des œuvres graphiques et des objets témoignant de l’histoire des peines infligées, du bagne à la prison en passant par la guillotine et la « question ».

Les élèves ont découvert une exposition, thématique, qui rassemblait des traités, des gravures, des dessins, de l’Ancien Régime à nos jours, ainsi que le manuscrit de son célèbre discours à l’Assemblée, conservé à la BNF. Autant de preuves du combat de toute une vie.
La France est grande parce qu’elle a été la première en Europe à abolir la torture malgré les esprits précautionneux qui, dans le pays, s’exclamaient à l’époque que, sans la torture, la justice française serait désarmée, que sans la torture, les bons sujets seraient livrés aux scélérats.

La France a été parmi les premiers pays du monde à abolir l’esclavage, ce crime qui déshonore encore l’humanité.

Il se trouve que la France aura été, en dépit de tant d’efforts courageux, l’un des derniers pays, presque le dernier – et je baisse la voix pour le dire – en Europe occidentale dont elle a été si souvent le foyer et le pôle, à abolir la peine de mort.